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La cyberviolence, c’est quoi ?

La cyberviolence, c’est quoi ?

Les avancées technologiques ont révolutionné notre façon de communiquer mais, malheureusement, elles ont également ouvert la porte à de nouvelles formes de violences. Parmi celles-ci, les cyberviolences.

Définition des cyberviolences

Invisibles, silencieuses, encore méconnues du grand public, les cyberviolences se sont pourtant déjà bien installées dans la sphère privée : 9 femmes victimes de violences conjugales sur 10 déclarent subir des cyberviolences selon une étude du Centre Hubertine Auclert.

Les cyberviolences conjugales sont l’utilisation malveillante par un conjoint ou ex-conjoint d’outils numériques ou de nouvelles technologies (téléphones portables, ordinateurs, internet, objets connectés, réseaux sociaux, jeux vidéo, etc.) pour contrôler, surveiller, harceler, intimider, diffamer, exposer, menacer son (ex-)partenaire.

Continuum des violences faites aux femmes

Les cyberviolences ne se limitent pas à la sphère publique mais s'étendent également au sein-même des relations conjugales, devenant ainsi un moyen supplémentaire de contrôle utilisé par le partenaire violent.

L'aspect insidieux des cyberviolences conjugales réside souvent dans leur capacité à se dissimuler derrière un écran, rendant la violence difficile à détecter par les personnes extérieures à la relation, et parfois même par celles qui en sont directement victimes.

Si les cyberviolences peuvent apparaître seules, elles s’inscrivent très souvent dans un continuum de violences conjugales : elles interviennent de manière simultanée ou après les premières violences (verbales, psychologiques, physiques, sexuelles, économiques, administratives).

Le téléphone portable, les réseaux sociaux, etc. sont devenus avec le temps une extension de leur propriétaire. Le contrôle qui s’exerce sur la conjointe inclura donc ses appareils électroniques. Utilisés de manière malveillante, ces derniers permettent aux agresseurs d’étendre leur contrôle et emprise sur leur (ex) partenaire créant ainsi un champ supplémentaire de violences. 

Traduction concrète d’une jalousie toxique, nos appareils connectés du quotidien se transforment en trackeur, en moyen de pression, de chantage, d’humiliation ou de menace. Chaque nouvelle technologie ou application développée, a priori positive, peut être détournée et mettre en danger des femmes

À l’heure où le numérique règne, où rien ne disparaît jamais vraiment d’internet ou des réseaux sociaux, où nos déplacements peuvent être simplement trackés (airtag et GPS), il est encore plus difficile pour des femmes en situation de violences de fuir. 

Souvent difficiles à déceler, ces violences s’exercent sous différentes formes[1] :

Le cyberharcèlement consiste en des agissements malveillants répétés, dans un cadre public ou restreint : intimidations, insultes, menaces, rumeurs, publication de photos ou vidéos compromettantes, etc. L’utilisation du téléphone via les appels, les SMS, les réseaux sociaux sert de moyen pour nuire et envahir de manière très fréquente voir permanente le quotidien de la victime.

Le cybercontrôle consiste en des comportements répétés du partenaire (ou ex) visant à connaître et vérifier régulièrement au moyen des outils numériques les déplacements et les relations sociales de sa partenaire (ou ex)  : exiger que sa partenaire soit joignable en permanence, qu’elle envoie des photos confirmant exactement où et avec qui elle est, l’empêcher de répondre à des appels, etc.

La cybersurveillance consiste en un ensemble d’action visant à assurer un contrôle continu des déplacements, agissements et relations sociales de sa partenaire (ou ex) au moyen des outils numériques, par exemple via un logiciel espion ou avec le GPS (technologie de localisation).

Les cyberviolences sexuelles consistent en la prise de vidéos ou de photos pendant un acte sexuel et menacer de les diffuser – ou mettre la menace à exécution – pendant la relation ou après la fin de celle-ci dans le but d’humilier la victime.

Les cyberviolences économiques ou administratives consistent à réduire l’autonomie financière et/ou à contraindre les démarches (notamment administratives) de sa partenaire (ou ex). Par exemple, changer les mots de passe des comptes bancaires ou administratifs (Pôle Emploi, OFII, CAF…) pour lui en interdire l’accès.

Les cyberviolences via les enfants consistent en l’utilisation des enfants pour exercer un contrôle sur les actions et déplacements de sa partenaire (ou ex) et/ou pour la surveiller grâce à leurs réseaux sociaux ou la menacer.

Comment lutter contre les cyberviolences conjugales ?

Afin d’aider à prévenir des cyberviolences, et de s’en protéger, la Fédération nationale Solidarité Femmes présente un nouvel outil à destination des femmes victimes : le cyberviolentoscope.

À l’instar du violentomètre, le cyberviolentoscope propose une pluralité de situations de cyberviolences au sein d’une relation et permet d’en mesurer la dangerosité. L’objectif est d’apporter via cet outil un premier niveau de sensibilisation autour des cyberviolences conjugales, de permettre à tout un chacun de mesurer si sa relation est fondée sur du respect, du consentement ou si des violences occurrent. 

Le cyberviolentoscope est à retrouver en intégralité sur notre compte Instagram @SolidariteFemmes.

Pour aller plus loin, Solidarité Femmes vous met à disposition d’autres ressources pour se protéger des différentes formes de cyberviolences.

Retrouvez ici tous les outils et conseils dans notre manuel « Que faire face aux cyberviolences? ».

Découvrez ici notre campagne de sensibilisation sur les cyberviolences conjugales.

[1] Liste non exhaustive.
Sources : Centre Hubertine Auclert / CNIL